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Tandis que fin mars 2018 Fleur de Passion longeait nonchalamment les côtes de Sumatra, la grande île du nord de l’archipel indonésien, l’expédition prit soudain une tournure très… pétrolifère (et néanmoins culturelle, comme on le verra ou comme les plus affûtés d’entre vous l’ont déjà noté à l’énoncé même de cette News…). A l’approche du détroit de Bangka, l’horizon en effet vit apparaître sur tribord de lointaines plateformes de forage, identifiables de jour comme de nuit, plus encore de nuit, du fait de leurs lumières vives qui donnaient des allures de sapin de Noël à ces énormes structures. Et cette énergétique présence vint subitement exacerber le souvenir encore vif du spectacle navrant de cette plage de Batam couverte d’hydrocarbure comme si une mini-marée noire s’y était produite (lire la news en question en cliquant ici).

C’est dans ce contexte qu’un matin de mer d’huile (au sens figuré heureusement, précisons-le quand même) et de calme plat (« pétole » dans le jargon marin), le pétrole inspira à Cécile la dessinatrice du bord une série d’illustrations « Caravane Pétole » à l’encre noir très clairement emprunte de cette liquide énergie fossile, tandis que dans le carré résonnaient quelques-uns des classiques de la chanson pétrolière dont l’orientalo-napolitain « Caravan petrol » de Renato Carosone (cliquez ici pour écouter la chansson), ou encore le très psychédélique « Petrol pop » (idem ici), l’un des thèmes totalement planant de la bande originale d’un film de Jean Yanne de 1972.

Le résultat de cette collision pétroliféro-éolienne (« anéolienne, devrait-on en fait dire): des créatures hybrides mi-poissons mi-humaines, ou mi-bateaux mi-animales, évocations quant à elles de certains des bateaux croisés sur la route de l’expédition, en particulier de minuscules remorqueurs trapus comme de costauds taureaux qui ne s’en laisseraient pas compter par l’énormité de leur cargaison tirée à bout d’amarre derrière eux, bois, charbon ou empilement de containers sur le longues barges repues.

C’est peu de dire que dans cette ambiance très particulière, l’art amusa son monde à bord. Et pour ceux qui, dans cette news pétrolière (et néanmoins culturelle, nous y voilà donc) identifient et savent nommer la figure de style qui s’y cache, merci de vous manifester en partageant votre trouvaille à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Pour toute récompense, outre l’admiration de l’équipage: l’honneur, si vous le souhaitez, de voir votre nom cité dans une prochaine news.

La dessinatrice genevoise a embarqué à Singapour fin mars 2018 pour la traversée d’une semaine qui doit mener The Ocean Mapping Expedition jusqu’à Jakarta le 2 avril. Après Maurane Mazars en début d’année, elle est la douzième participante du programme culturel Dans le miroir de Magellan, qui consiste à accueillir des illustrateurs de bande-dessinée en résidence à bord de Fleur de Passion.

Dès son arrivée à bord quelques jours avant le départ, Cécile Koepfli s’est livrée à une interprétation personnelle du Santo Niño, la statuette colorée de l’enfant Jesus reçu par l’équipage lors de l’escale à Mactan, aux Philippines. En prévision de l’arrivée de futurs passagers, l’objet avait été sortie de la couchette qui lui servait de lieu de rangement et il trônait à la barre en attendant qu’une meilleure place lui soit trouvée. C’est là, à côté de la barre donc, que pour la première fois depuis son arrivée à bord, il a été immortalisé sous forme d’une aquarelle.

Tandis que The Ocean Mapping Expedition a quitté les Philippines courant février 2018 et que Fleur de Passion fait route vers Singapore, il est plus que temps de partager quelques-uns des dessins réalisés à bord par la dernière illustratrice en date à avoir embarqué dans le cadre du programme culturel Dans le miroir de Magellan: Maurane Mazars, représentante de la jeune garde de la BD genevoise - elle a été lauréate 2015 du Prix pour la Jeune Bande Dessinée du Canton de Genève, entre autres récompenses - et qui partage aujourd’hui son temps entre le bout du lac et Strasbourg.

C’est toute fin décembre 2017, à Mactan, que Maurane a embarqué pour deux semaines de navigation dans les Visayas, la région centrale de l’archipel. D’abord vers le sud en direction de Dumaguette, puis vers Leyte à l’est, et surtout Limasawa, l’île sur laquelle Magellan posa un premier pied dans l’archipel. Et y célébra une première messe aussi, « accessoirement »…

Dans des compositions façon triptyques ou polyptyques mêlant dessin et aquarelle, elle déploie une palette de cartes postales explorant quelques-unes des facettes marines et végétales d’un pays aux sept mille îles.

Visitez le site de Maurane Mazars: http://www.mauranemazars.com