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De la sortie du Détroit de la Sonde, entre Sumatra et Java, jusqu'aux Îles Cocos, plus à l’ouest en direction de Madagascar, les cinq adolescents du programme socio-éducatif Jeunes en mer en partenariat avec l’association Pacifique se sont progressivement amarinés. La mer est une grande nouveauté pour eux, alors l’océan Indien, c’est dire… Au menu de cette traversée, ils se sont initiés à la pêche au leurre, au rationnement d’eau douce et à la douche de pont, entre autres expériences de la vie au grand large quand il règne une chaleur tropicale dans les cabines et qu’on ne peut pas manger des frites et des pizzas à tous les repas, entre autres contingences… Récit du bord.

« Pour nos jeunes, dès que le bateau file bon plein sur une mer peu agitée, la navigation devient l’occasion de parties de pêche à la ligne effrénées et de prises spectaculaires: barracudas, thazards noir ou encore dorades coryphène. L’activité les captive, ils apprennent à monter une ligne avec un leurre maison fabriqué dans un vieux bas de ciré orange fluo découpé en fines lanières pour imiter un petit poulpe! Une technique imparable de Yffig, le second du bord… Ils s’initient à la manière tout en douceur de hisser le poisson à bord sans qu’il ne se décroche de la ligne en se débattant, il faut dire que l’animal peut atteindre le mètre de long, puis à le vider, à le découper proprement en filets et enfin à le cuisiner en compagnie de Pere le skipper. Grisé par l’exercice, l’un des jeunes veut pousser le prestige et le plaisir de la pêche jusqu’à attraper… un requin!

Le fruit de la pêche offre un complément de nourriture fraiche très apprécié, car en la matière, la traversée de l’océan indien nécessite une vigilance de tous les jours. Un avitaillement complet en fruits et légumes a certes été fait à Jakarta avant le départ le 12 avril. Mais sous la cuisante chaleur des tropiques, une veille régulière est de mise et conduit à adapter le menu du jour en fonction de leur état de maturation. Nos jeunes, forcément, ne sont pas de gros mangeurs de légumes, leur préférant frites et pizzas. Mais nécessité fait loi et les contingences du bord les obligent à tester de nouvelles saveurs.

Autre contingence du bord, la gestion de l’eau douce. Et autre apprentissage pour les jeunes, peu au fait des notions de pénurie potentielle, donc de rationalisation préventive. Mais à toute chose malheur est bon. Les « grains », ces nuages chargés de pluie qui s’abattent régulièrement sur le bateau, deviennent des moments de pur bonheur et de jeu pour tout le monde à bord. Tout ce que le bord compte de récipient - casseroles, bassines, sauts, etc - est alors de sorti. La poche de ris de grand voile devient un réservoir naturel. Tout le monde s’active qui pour remplir, frotter, laver dans une joyeuse ambiance de rires et de cris sur un pont transformé en gigantesque douche et buanderie d’extérieur.

Sous les latitudes tropicales, les couchettes sont comme de petits fours où jamais la température ne baisse, même la nuit. Quand s’abat un grain, elles pourraient gagner quelques degrés de fraicheur mais comme il faut fermer les claires-voies pour éviter l’inondation… Aussi la vie du bord se concentre-t-elle essentiellement sur le point, de jour comme de nuit, surtout de nuit, quand chacun s’essaye à rechercher ne serait-ce qu’un filet d’air…

Lors des moments de calme après un grain ou après une partie de pêche, place aussi aux moments d’apprentissage. Pere dispense alors volontiers des cours de navigation et de météo en profitant du cadre grandeur nature qu’offre l’expédition.

Le 20 avril, nous arrivons aux îles Cocos, minuscule archipel d’une trentaines d’îles appartenant à l’Australie. Le mouillage apporte un peu de répit à nos jeunes terriens qui peuvent effectivement aller faire quelques pas à terrer pendant que l’équipage procède à un peu d’entretien courant, toujours plus facile au mouillage qu’en pleine mer. Le 21, nous repartons pour la suite de la traversée en direction de Saint Brandon, au nord-est de l’île Maurice."

Tandis que fin mars 2018 Fleur de Passion longeait nonchalamment les côtes de Sumatra, la grande île du nord de l’archipel indonésien, l’expédition prit soudain une tournure très… pétrolifère (et néanmoins culturelle, comme on le verra ou comme les plus affûtés d’entre vous l’ont déjà noté à l’énoncé même de cette News…). A l’approche du détroit de Bangka, l’horizon en effet vit apparaître sur tribord de lointaines plateformes de forage, identifiables de jour comme de nuit, plus encore de nuit, du fait de leurs lumières vives qui donnaient des allures de sapin de Noël à ces énormes structures. Et cette énergétique présence vint subitement exacerber le souvenir encore vif du spectacle navrant de cette plage de Batam couverte d’hydrocarbure comme si une mini-marée noire s’y était produite (lire la news en question en cliquant ici).

C’est dans ce contexte qu’un matin de mer d’huile (au sens figuré heureusement, précisons-le quand même) et de calme plat (« pétole » dans le jargon marin), le pétrole inspira à Cécile la dessinatrice du bord une série d’illustrations « Caravane Pétole » à l’encre noir très clairement emprunte de cette liquide énergie fossile, tandis que dans le carré résonnaient quelques-uns des classiques de la chanson pétrolière dont l’orientalo-napolitain « Caravan petrol » de Renato Carosone (cliquez ici pour écouter la chansson), ou encore le très psychédélique « Petrol pop » (idem ici), l’un des thèmes totalement planant de la bande originale d’un film de Jean Yanne de 1972.

Le résultat de cette collision pétroliféro-éolienne (« anéolienne, devrait-on en fait dire): des créatures hybrides mi-poissons mi-humaines, ou mi-bateaux mi-animales, évocations quant à elles de certains des bateaux croisés sur la route de l’expédition, en particulier de minuscules remorqueurs trapus comme de costauds taureaux qui ne s’en laisseraient pas compter par l’énormité de leur cargaison tirée à bout d’amarre derrière eux, bois, charbon ou empilement de containers sur le longues barges repues.

C’est peu de dire que dans cette ambiance très particulière, l’art amusa son monde à bord. Et pour ceux qui, dans cette news pétrolière (et néanmoins culturelle, nous y voilà donc) identifient et savent nommer la figure de style qui s’y cache, merci de vous manifester en partageant votre trouvaille à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Pour toute récompense, outre l’admiration de l’équipage: l’honneur, si vous le souhaitez, de voir votre nom cité dans une prochaine news.

Grosse affluence à la conférence de presse organisée par The Ocean Mapping Expedition à bord de Fleur de Passion, mercredi 4 avril 2018 à Jakarta et malgré l’organisation que l’événement a demandé du point de vue logistique, le voilier étaat à l’ancre à l’extérieur de la marina.
En présence de l’ambassadeur de Suisse en Indonésie, Mme Yvonne Baumann, l’équipage a accueilli une trentaine de journalistes pour une expérience tout à fait unique pour eux: « embarquer » sur un voilier suisse et découvrir de l’intérieur l’esprit et les différentes facettes d’une expédition qui les aura manifestement marqués, si l’on en juge par les nombreuses retombées qui ont suivi et dont voici quelques exemples (cliquez sur le lien pour voir l'article):
TV Kompas
TVRI
The Jakarta Post
Okozone
Medcom.id
Merdeka.com
Metrotvnews.com
Kompas.id
Liputan6.com
Aksi.id
Rmollampung.com
Medcom.id
Un très grand merci à l’ambassade pour son soutien et pour son rôle dans ce qui aura été un très grand succès.

Jeudi 29 et vendredi 30 mars 2018, un 149e puis un 150e prélèvement d’eau de surface dans le cadre du programme Micromégas de cartographie de pollution micro-plastique, en collaboration avec l’association genevoise Oceaneye, ont été effectués à l’approche puis dans le détroit de Bangka, le long des côtes sud-est de Sumatra.

Dans le 150e réalisé à la nuit tombante, on percevait très nettement la phosphorescence du plancton. Mais dans le précédent, réalisé sous un soleil éclatant, le constant s’imposait de lui-même à l’oeil nu, comme les photos en gros-plan de la chaussette en attestent.

Pour retrouver la cartographie en cours de cette pollution micro-plastique réalisée par The Ocean Mapping Expedition dans le sillage de Magellan, consultez la nouvelle interface développée par Oceaneye et qui permet de suivre les échantillons au fur et à mesure de leur analyse: www.qgiscloud.com

La dessinatrice genevoise a embarqué à Singapour fin mars 2018 pour la traversée d’une semaine qui doit mener The Ocean Mapping Expedition jusqu’à Jakarta le 2 avril. Après Maurane Mazars en début d’année, elle est la douzième participante du programme culturel Dans le miroir de Magellan, qui consiste à accueillir des illustrateurs de bande-dessinée en résidence à bord de Fleur de Passion.

Dès son arrivée à bord quelques jours avant le départ, Cécile Koepfli s’est livrée à une interprétation personnelle du Santo Niño, la statuette colorée de l’enfant Jesus reçu par l’équipage lors de l’escale à Mactan, aux Philippines. En prévision de l’arrivée de futurs passagers, l’objet avait été sortie de la couchette qui lui servait de lieu de rangement et il trônait à la barre en attendant qu’une meilleure place lui soit trouvée. C’est là, à côté de la barre donc, que pour la première fois depuis son arrivée à bord, il a été immortalisé sous forme d’une aquarelle.