Livre de bord

La délicate sortie de Knysna par un étroit chenal bordé de récifs couplée à une météo offrant peu d’options a conduit l’équipage de Fleur de Passion à rejoindre Mossel Bay sans retour, fin novembre 2018. Avec à bord un groupe d’une mixité sans précédent parmi lequel cinq sud-africains eux-mêmes d’âge et d’horizons différents. De quoi favoriser échanges et regards croisés dont tout le monde semble avoir conservé un souvenir ému, de retour à terre. On retrouve ainsi Pietro, skipper, Sébastien, second, Candy, cheffe de quart et coordinatrice scientifique et Pierre, cuisinier-intendant, Noé et Valentin, mousses, en compagnie de Caitlin, Kyle, Phumelela, Zainabo et de leur accompagnateur Edward, ainsi qu’Anton et Laurent pour la suite du journal de bord.

Knysna 22 – 29 novembre

Du 23 au 24 novembre 2018, Sandrine l’éducatrice, David le scientifique de l’Université KwaZulu-Natal à Durban et François le passager de Genève quittent le bord. Après deux mois pour la première, qui a embarqué depuis Maputo; après une dizaine de jours pour les deux autres, qui ont embarqué à Durban. L’équipage restant de Fleur de Passion a à peine le temps de faire quelques courses, une lessive et un nettoyage du bateau que déjà, les passagers suivants arrivent dès le 25 au matin, pour la dernière navigation jusqu’au Cap. 

Ce jour-là, la journée commence avec une visite du bateau par quelques membres du Yacht Club de Knysna puis par l’arrivée à bord du groupe de CapeNature. Quelques membres du staff de cette organisation gouvernementale chargée de l'entretien des zones sauvages et des réserves naturelles de la province du Cap occidental viennent à bord en compagnie des quatre adolescents et de leur accompagnateur qui embarqueront pour une semaine à bord. Laurent, le réalisateur des derniers épisodes de la série documentaire sur l’expédition, arrive le même jour de Genève, tandis que le dessinateur sud-africain Anton rejoint l’équipage le 27. Nous voilà alors au complet, mais pas encore en mesure de lever l’ancre…

En effet, la météo et les contraintes liées à l’entrée dans Knysna ne nous laissent pas partir comme prévu pour Mossel Bay le lendemain. Nous temporisons donc jusqu’au 29 novembre et trouvons à nous occuper sans peine : sortie sur la plage côté océan, visite d’un Township, jeux et cuisine à bord lorsqu’il pleut. Nous profitons même d’un « workshop » micro-plastiques et macro-invertébrés organisée à bord par une chercheuse du Knysna Basin Project.

Mossel Bay 29 novembre – 2 décembre 

Le jour du départ est là, l’ancre est levée à 7h30, la sortie se déroule bien et Fleur navigue à la voile en direction de Mossel Bay. Il y a un peu moins de 60 miles à parcourir, la mer est agitée et les premiers estomacs pas habitués aux mouvements du bateau se manifestent. Noé l’un des deux mousses, amariné depuis longtemps, se charge de distribuer eau et médicament aux malheureux.

Nous arrivons 10h plus tard au port de Mossel Bay où un énorme phoque vit dans un des pneus qui protègent le quai. Les jeunes et l’accompagnateur de CapeNature n’ont pas tous vécu cette navigation de la même manière, mais tous sont contents de l’avoir faite, et surtout d’être arrivés au calme où une bonne nuit de sommeil nous attend tous.

Le lendemain, une baignade dans les rochers au bord de la mer est proposée par Anton qui connaît la région, suivie par une visite du musée maritime l’après-midi. On découvre Mossel Bay qui est aussi une station balnéaire plus familiale que Knysna. On s’y sent bien.

Le premier décembre, la mer est plus calme et Fleur de Passion sort pour un petit tour direction Seal Island, la bien nommée « île aux phoques ». On espère pouvoir observer des requins blancs, mais on ne verra que celui qui est attiré par l’équipage d’un bateau de « cage diving », l’attraction du lieu par excellence. Le vent ne s’affaiblit pas et on repart tirer quelques bords au large de Mossel Bay avant de rentrer au port.

Le 2 décembre, Anton et toute l’équipe de Cape Nature débarquent. Ces jeunes ont été incroyablement enjoués, intéressés, pro-actifs et reconnaissants pour l’expérience vécue. C’était un plaisir de les avoir à bord et nos deux mousses genevois se sont manifestement bonifiés à leur contact. »