news

Quelle aventure! Samedi 20 janvier 2018 au matin, Fleur de Passion a conclu de manière spectaculaire ses quatre semaines d’escales à Cebu/Mactan. Aux petites heures du jour, insigne privilège, le bateau a pris part à la parade navale qui marque le début du Sinulog, commémoration locale monstre de l’arrivée du christianisme dans l’archipel. Au menu, ferveur, encore ferveur et toujours ferveur, mais aussi musique, chants, danse et… très grosse cohue sur l’eau! Pas besoin de longs discours à ce sujet, les photos sont éloquentes. Quelques précisions tout de même…

Dans la nuit de vendredi à samedi, premier bateau étranger à prendre part à l’événement, le voilier a quitté son mouillage au nord-ouest de Mactan et entrepris de contourner l’île par l’est pour rejoindre la zone de regroupement qui lui était assignée par les organisateurs: parmi la flottille des gros bateaux, ferries, remorqueurs et même quelques unités de la Marine philippines. Dans la nuit noire avaient déjà pris place à bord des musiciens et une danseuse obligeamment dépêchés à bord par la municipalité de Lapu-Lapu. Qu’elle soit ici remerciée pour cette initiative qui a ajouté un surcroit de couleur et de rythme sur le pont en mode déjà passablement festif et pavoisé - aux couleurs de la Suisse.

Puis à l’approche de Cebu par le sud, très lentement pour ne pas risquer la mauvaise rencontre avec les minuscules pirogues de pêcheurs (in)visiblement peu concernés par l’événement, Fleur de Passion s’est frayé un chemin avec une infinie prudence tandis qu’en zodiac, une dizaine de passagers supplémentaires étaient transférés à bord par petits groupes: le numéro 2 et le chargé des affaires diplomatiques de l’ambassades de Suisse à Manille, deux bloggers descendus eux aussi de la capitale pour la circonstance, une équipe télé, quelques autres passagers et… deux représentants des Gardes-Côtes philippins chargés de veiller que tout se passe bien à bord.

Progressivement le jour s’est levé, faisant apparaître sur l’eau l’entier - en fait presque…- des acteurs de la parade: en plus des bateaux précédemment cités, des dizaines de bankas - ces longues et fines pirogues à doubles balanciers - pavoisées et surchargées de passagers tout aussi colorés, et surtout chantant et dansant tandis qu’à la proue se relaye une personne brandissant et faisant virevolter dans les airs une statuette du Santo Niño. Le Sinulog commémore en effet le cadeau remis en avril 1521 par Magellan au roi de Cebu et à son épouse en gage de leur conversion au christianisme: une statuette de l’enfant Jésus.

Muni de la sienne fixée sur le roof - cadeau de l’ambassadeur de Suisse aux Philippines lors de l’arrivée du bateau à Cebu en décembre 2017 -, avec ses propres musiciens et « danseuse » et décoré de tout ce qu’il était possible d’accrocher de grand pavois, drapeaux suisses et des cantons helvétiques, Fleur de Passion s’est donc mêlé à la fête. Toujours prudemment, l’équipage a cherché sa place derrière le bateau ouvrant la procession, celui sur lequel un Santo Niño allait ensuite avoir le privilège de descendre à terre et d’y être accueilli par des foules en liesse tout le long d’un parcours mettant la ville en état de siège: de 1  2 millions diront les médias locaux…

Et quand la procession a fait demi-tour à l’approche du premier pont reliant Cebu à Mactan, selon la boucle prévue, des dizaines et des dizaines de bankas supplémentaires jusque-là contenues par les organisateurs de l’autre côté dudit pont ont déferlé comme une nuée d’insectes aquatiques pour se positionner au plus proche du bateau de tête. Extraordinaire mêlée en dehors de laquelle Fleur de Passion a vite essayé de se maintenir pour minimiser les risques de collision. Que d’émotions!

Ainsi, à l’occasion du Sinulog 2018, s’est achevée l’escale de quatre semaines à Cebu/Mactan. Une escale mémorable en des lieux chargés d’une histoire portant la marque très forte d’un homme, Magellan. Que toutes celles et ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à son succès soient ici chaleureusement remerciés.

Ce dimanche 21 janvier 2018, le voilier a repris le large en direction de Puerto Galera, toujours aux Philippines, puis redescendra courant février-mars en direction de Brunei, Kuching, Singapour, Jakarta… A la barre, Amélie, secondée par Camille et Stephen, les marins. A bord, les mousses Manon Jonas rejoints depuis trois jours par Pierrick, et l’éducateur Kader. Et deux passagers, Elisabeth et Daniel.