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Les 4 et 5 mars, The Ocean Mapping Expedition a eu les honneurs du quai Schuster, en plein centre-ville, le corso où déambule le tout Valdivia

dès les premières heures du jour et jusqu’à tard dans la nuit. Voire pour certains jusqu’au petit matin, dans cette ville très estudiantine, vivante et colorée. Et pendant ces deux jours, quelque 500 privilégiés ont pu monter à bord de Fleur de Passion et découvrir « de l’intérieur » l’expédition et sa mission, le temps d’une visite guidée d’une trentaine de minutes sous la conduite de l’équipage. Des jeunes et des moins jeunes, seuls, en famille ou entre amis, tombés par hasard sur le bateau ou attirés par le fort battage médiatique du quotidien local, El Diario Austral, qui avait multiplié les jours précédents les couvertures de cette escale peu banale.

Parmi ces visiteurs, certains étaient là tout sauf par hasard: le vendredi soir, l’ambassade de Suisse à Santiago avait organisé une soirée spéciale à l’attention de la très nombreuse communauté helvétique de la région et quelque 90 invités avaient répondu présent, on y reviendra plus en détail dans une News spécifique.

Cinq cent visiteurs en deux jours, donc. Sans compter les plusieurs centaines de personnes qui n’ont fait que passer et s’arrêter quelques instants sur le quai, depuis lequel la vue était imprenable sur le pont et la grande carte du monde installée dans le gréement et détaillant le parcours de l’expédition. Question la plus plus souvent entendue: « D’où venez-vous? De Punta Arenas ou de Tahiti? » Faire le trajet inverse que celui de Magellan aurait eu son charme, certes… Et pendant qu’à la proue, Jorge le skipper argentin racontait l’histoire et le fonctionnement du bateau, combien étaient-ils à suivre les explications? Même tableau à la poupe lorsque dix minutes plus tard, Yaiza, la responsable scientifique prenait le relai et détaillait la partie plus spécifiquement scientifique, les équipements déployés sur le pont, à un auditoire installé autour de la barre comme dans un mini amphithéâtre. Public attentif, concentré. Profane ou spécialiste comme ces deux étudiants ingénieurs en construction navale qui, privilège dans le privilège, ont eu droit à une visite de la salle des machines pour mieux comprendre la structure particulière, métallique, du bateau.

Dans le carré central, la visite commençait rituellement par la projection d’un court documentaire retraçant les dix premiers mois de l’expédition, histoire de plonger d’entrée de jeu l’auditoire dans le bain. Plusieurs fois, la projection s’est terminé par des applaudissements spontanés qui faisaient chaud au coeur. Et encore plus souvent la fin de la visite elle-même a donné lieu à cette réaction d’adhésion et de plaisir.

Le week-end précédent, les grandes vacances d’été avaient pris fin au Chili. Et avec elles les rituelles festivités qui marquent le point d’orgue de l’intense saison touristique à Valdivia. « Nous retrouvons notre villes », aiment à dire les habitants après des semaines pendant lesquelles les quais sont en effet noirs de monde façon fêtes de Genève, jet d’eau en moins et lions de mer en plus. Et en même temps qu’ils ont retrouvé leur ville, ils ont ainsi eu tout loisir d’y découvrir la présence d’un bateau qui, jusque-là s’était fait plutôt discret, amarré qu’il était en aval de la ville, au calme de la Marina Estancilla du Yates Club Valdivia.

Parmi les visiteurs, une très grande majorité de Valdiviens, mais aussi quelques résidents étrangers comme cette famille de Belges installés depuis sept ans dans la ville ou une jeune géographe française enseignante à l’Université Australe du Chili, impatiente de revenir avec ses étudiants à qui précisément elle enseigne… la cartographie! Et bien sûr des touristes de passages, des Suisses tout surpris de tomber sur un vieux gréement arborant le drapeau à croix blanche, des allemands et quelques anglo-saxons, quoique très peu.

Dans une ville qui a entrepris depuis janvier de bannir les sacs plastiques de ses commerces, l’invitation à repenser notre relation « plastiférée » avec la planète mer aura-t-elle eu de l’écho? En tout cas de ce point de vue, l’escale de The Ocean Mapping Expedition tombe à pic, et avec elle cette thématique des microplastiques que Yaiza a pu détailler avec passion en montrant comment cette drôle de « chaussette » que l’on traine remonte systématiquement des déchets produits par l’activité humaine. En cette rentrée des classes, plusieurs écoles ont manifesté leur désir d’organiser une visite pour leurs jeunes élèves, de même que le Centre d’Etudes Scientifiques logé sur les quais à deux pas du bateau. Cela tombe bien, il reste encore plusieurs semaines avant le départ du voilier pour la traversée du Pacifique, début avril.