Un programme pionnier de cartographie des gaz à effet de serre à la surface des océans pour collecter des données de terrains inédites autant qu’urgentes et permettre à la communauté scientifique mondiale de mieux comprendre le rôle des océans dans le cycle du carbone
Lancé fin 2017 aux Philippines à bord de Fleur de Passion, le nouveau programme scientifique The Winds of Change développé avec la Faculté des sciences de l’Université de Genève consiste à monitorer et cartographier en temps réel les gaz à effet de serre (dioxyde de carbone et méthane). Son but est de réévaluer le rôle des océans dans le cycle du carbone dans la problématique du changement climatique.
Comme l’explique le Prof Daniel McGinnis, chef du Groupe de Physique aquatique du Département F.-A. Forel de l’Université et responsable du programme:
le changement climatique est l’un des plus grands défis auxquels notre époque fait face et sa compréhension constitue un enjeu majeur pour la communauté scientifique
Pour qu’on puisse espérer inverser la tendance efficacement, les scientifiques ont besoin de disposer d’une vision globale et précise des concentrations de gaz à effet de serre à la surface des océans et d’être en mesure de mieux comprendre leur rôle non seulement en tant que réservoirs de tels gaz, mais aussi en tant qu’émetteurs, de source d’émission.
Or les océans émettent plus de gaz a effet de serre que préalablement estimé, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Il est donc urgent de réévaluer le rôle des océans dans le cycle du carbone mondial pour une meilleure compréhension des questions de réchauffement climatique.
Un projet pionnier tel que The Winds of Change mené à bord du voilier Fleur de Passion est donc une nécessité pour collecter en temps réel et en continu tout au long de sa route des données de terrain dont nous manquons sur les gaz à effet de serre et de permettre à la science de faire un pas en avant dans la compréhension du rôle des océans dans le processus actuel de réchauffement climatique
Pour mener le programme, Fleur de Passion est équipé d’un analyseur de gaz à effet de serre relié à une prise d’air située à 16 mètres au dessus de la surface de la mer sur le mât d’artimon (à l’arrière du bateau) et qui procède automatiquement à des analyses toutes les minutes. Il poursuivra ainsi sa mission climatique jusqu’au terme de l’expédition autour du monde, en septembre 2019 à Séville.