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Dans cette région du globe comme depuis le départ de l’expédition de Séville en avril 2015, ce sont d’incroyables ciels qui se sont offerts au regard de l’équipage, à toute heure du jour ou de la nuit et quelle que soit la météo, infinie palette de couleurs, de reliefs et de textures. Florilège, entre Tahiti, Australes et Tuamotu.

De retour de Tahiti où elle a navigué deux semaines sur Fleur de Passion, en juin 2016, la dessinatrice genevoise livre un regard coloré autant que piquant et drôle, parfois doux-amer aussi, sur ce paradis qui n’en est pas un un pour tout le monde, force est de la constater malgré ses évidentes beautés. « En résidence » à bord de l’expédition, de Papeete jusque dans les îles australes et retour, elle a suivi l’expédition et ceux qui la font, décrivant avec chaleur et humanité les personnages et l’atmosphère à nulle autre pareille qui règne sur un bateau, à plus forte raison sur un vieux gréement comme Fleur de Passion. Et aux escales, elle nous fait partager rencontres, sentiments et impressions d’un voyage marquant.

L’escale à Tahiti a donné lieu à une bien belle rencontre entre The Ocean Mapping Expedition et certains des nombreux acteurs associatifs locaux actifs dans le domaine scientifique, environnemental ou du développement durable. Parmi ceux-ci, l’association Faafaite. Le terme veut dire « réconciliation » en tahitien. L’association, créée en 2009, oeuvre au renouveau de la navigation dite « traditionnelle », c’est à dire sans instrument. Vous avez bien lu, sans boussole ni compas ni sextant, sans parler de GPS, de radar ou d’autre équipement moderne. Rien... Et quand on parle de navigation, il ne s’agit pas de simple cabotage à la journée mais de traversées hauturières de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines!

Faafaite opère une pirogue à voile de 72 pieds (environ 22 mètres), sorte de catamaran traditionnel construit par ses soins sur laquelle ses membres effectuent régulièrement des navigations entre Hawaï et Tahiti, ou encore la Nouvelle Zélande et Tahiti. A chaque fois, quelque trois semaines en mer avec, pour tout moyen de se repérer à la surface du plus grand des océans du globe, l’observation des astres et de la houle, parfois des oiseaux dont on sait que certains retournent à terre chaque soir pour y passer la nuit. En apercevoir un de la bonne espèce, c’est donc avoir l’assurance d’être dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour d’une terre.

Pour découvrir cet art ancestral, l’expédition a eu le plaisir d’accueillir à bord Matahi Tutavae, ancien président de Faafaite et navigateur chevronné sur ladite pirogue. Par ailleurs journaliste et présentateur télé sur TNTV, il a profité de la présence du voilier dans la région pour embarquer quelques jours entre Tahiti et les îles australes et y réaliser différents sujets, et initier l’équipage de Fleur de Passion à ce savoir fascinant. Comme il l’explique toutefois, lors de ces grandes traversées, un seul des seize membres d’équipage dispose d’un GPS et ne le consulte qu’en cas de force majeur.

Au retour de l’expédition à Papeete après son escapade dans les Australes, début juillet, l’échange s’est prolongé à bord de la pirogue de Faafaite, amarrée au quai d’honneur pour y accueillir un groupe d’étudiants américains. L’occasion pour l’équipage de Fleur d’une rapide sortie dans la rade et éprouver un début de sensation de navigation traditionnelle. Puis d’accueillir les américains à bord de Fleur.

Merci Faafaite, et bon vent!

Pour découvrir et suivre les activités de Faafaite : www.faafaite.org / www.facebook.com/faafaite