Livre de bord

Et voilà Fleur de Passion reparti en mer pour la dernière navigation avant Le Cap! Le voilier s’est élancé de Durban mercredi 13 novembre 2018 aux premières heures du matin avec à son bord un nouvel équipage arrivé quelques jours plus tôt: Pietro (skipper), Sébastien (second), Candy (cheffe de quart et coordinatrice scientifique), Pierre (intendance), François (passager) et David (un scientifique de l’Université KwaZulu Natal de Durban, on y reviendra) ont pris le relais de Pere, Khaled et Victor. A leurs côtés, Sandrine (éducatrice), Noé et Valentin (mousses) poursuivent le voyage entamé en ce qui les concerne depuis Maputo.

La première phase de cette descente vers le Cap de Bonne Espérance conduira le bateau jusqu'à Knysna et obligera l’équipage à beaucoup de vigilance. Le long de la côte est de l’Afrique du Sud, la météo et les conditions de mer peuvent en effet être capricieuses. Cette Wild Coast peut même s'avérer dangereuse sous l’effet contradictoire du courant Agulhas qui va du Nord au Sud et des dépressions qui remontent du Sud. Il faudra toujours prendre la bonne fenêtre météo, sachant que les les endroits où trouver réfuge en cas de besoin ne sont pas légion!

Ce nouveau départ marque aussi la fin d’un mois de travaux menés à Durban par l’équipage "sortant". Au terme de la traversée de l’océan Indien puis du canal du Mozambique, d'avril à septembre, le bateau a passablement souffert et le chantier de maintenance « grands travaux » planifié dans la ville sud-africaine s’en est trouvé que plus à propos. Pour cause de calendrier d’expédition, ils seront finalisés au Cap de fin janvier à mi-février 2019. Fleur de Passion y sera sorti de l’eau pour un entretien et un calfatage complet de la coque, comme à Brisbane en Australie deux ans plus tôt.

La liste des travaux effectués à Durban par Pere, Khaled et Victor rejoints pour l’occasion par Yffick et Jean-Jacques est longue. En voici les principaux pour avoir une idée de l’efficacité de l’équipe :

- peinture sur l’ensemble des œuvres mortes (parties émergées), coque, pavois, lisse etc.

- sécurisation du gréement dont quelques galhaubans ont brutalement rompu lors d’un fort coup de vent alors que le bateau était à quai. Ils sont neufs aujourd’hui.

- réparation complète de l’enrouleur de Yankee, l’une des voiles d’avant.

- travaux techniques en salle des machines sur le moteur, la génératrice, le dessalinisateur et les nombreuses pompes du bord.

- protection de l’ensemble des pièces devant être protégées du soleil telles que mâts, baumes, espars etc.

- réparation et achat de nouvelles voiles, dont l’artimon.

- réparation de joints de pont.

A bord pendant cette période de chantier, les jeunes se sont attelés à la tâche avec plus ou moins de bonheur mais ont plutôt bien terminé la dernière semaine, ce qui leur a valu un petit bonus sous forme de trois jours de safari dans un parc pas trop loin de Durban. Eléphants, giraffes, zèbres, rhinocéros… C’est aussi ça, l’Afrique du Sud!

Ainsi après ces quatre semaines de travaux ô combien nécessaires, Fleur de Passion a-t-il repris la mer vaillamment. Avec à son bord un équipage serein de le savoir tel qu’en lui-même: prêt pour cette nouveau chapitre de son périple sur les traces de Magellan.