Livre de bord

Du 13 au 20 mai 2017, entre la ville où Cook trouva refuge en 1770 et Lizard Island, à une cinquantaine de milles au nord, l’expédition a mené son ultime semaine de cartographie de la Grande Barrière de corail avec à son bord deux nouveaux chercheurs de l’Université du Queensland. Avant de remettre le cap sur Cairns, où Fleur de Passion est arrivé dimanche 21 mai.

Date: jeudi 18 mai 2017 

Position: Lizard Island

Equipage: Pietro, Camille, Candy, Leandro, Jérôme, Eva, Breanne

Navigation: Cooktown - Lizard Island, 13-17 mai

10-12 mai - Escale à Cooktown

Cooktown est la dernière ville de la côte est avant la péninsule du Cape York et le point le plus au nord de l’Australie. Nous profitons de trois jours d’escale pour nous reposer, faire quelques travaux sur le bateau, procéder à un avitaillement en prévision des dix prochains jours d’expédition et visiter le musée local. Il relate l'histoire particulière de cette petite ville où, en 1770, le Capitaine Cook vint trouver refuge et réparer son bateau, l’Endeavour, après que celui-ci ait percuté un récif. Fleur de Passion éveille elle aussi la curiosité des habitants de Cooktown pendant ces trois journées et nous recevons la visite d'une journaliste d'un journal local.

13 mai - Départ de Cooktown. Mer peu agitée, vent SE à 20-25 noeuds

Après avoir retardé le départ d'une journée à cause du vent trop fort (25-30 noeuds), nous bénéficions d’une journée magnifique et avons même le temps de nous arrêter sur deux reefs pour mettre à l’eau nos nouvelles scientifiques de l’Université du Queensland (UQ), Eva et Breanne, qui succèdent à bord à Peran et Kathryn. Pendant qu’elles mènent leurs transects photos, on se met à la cape car il nous faut remonter contre le vent pour atteindre Egret Reef, puis le Reef 15-043S et enfin Vicki Harriott Reef, où nous mouillons pour la nuit.

14 mai - Mer peu agitée, vent SE à 20 noeuds

Sur Vicki Harriott, Eva et Breanne font leurs transects dans la matinée. Après avoir mangé, certains d'entre nous s’accordent une session de snorkeling et on en profite pour effectuer des observations de la santé des coraux dans le cadre du projet Coral Watch sur les patates de corail à l'extérieur du récif, que les scientifiques n'étudient pas dans leurs transects. Nous espérions trouver du corail en meilleur état que les semaines précédentes mais malheureusement, ici aussi le corail a blanchi ou est déjà mort en grande partie, victime de la hausse de la température de l’eau.

Nous partons vers 14h pour le récif suivant, Ribbon 5, un de ceux qui forment la barrière extérieur de la grande barrière de corail, les "outer Reef". Sous artimon et trinquette, nous procédons au passage à un prélèvement d’eau de surface dans le cadre du programme Micromégas sur la pollution micro-plastique, en partenariat avec l'association genevoise Oceaneye. Puis nous envoyons le yankee qui nous fait bientôt filer un bon 6,5 noeuds et arriver sur Ribbon 5 en fin d’après-midi. De grosses vagues du large s’y brisent en de puissantes gerbes, la vue est magnifique !

15 mai - Mer agitée, vent SE à 23-28 noeuds

Après avoir fait les transects prévus, nous levons l'ancre à 9h30 et filons à la voile jusqu'à Lark Reef où Eva et Breanne effectuent de nouveau quelques transects pendant que le bateau continue à avancer tranquillement pour récupérer le zodiac et les scientifiques à l'autre bout du récif. Le bateau avec tout l'équipage à son bord repart à 13h à toute allure pour aller se mettre à l'abri au Cape Bedford car la météo prévoit du vent fort pour le lendemain.

16 mai - Mer agitée, vent SE à 23- 28 noeuds

Journée à l'abri car les conditions sont trop difficiles pour faire des transects. Le vent est fort et la mer a eu le temps de se lever, et sortir en zodiac sur les récifs avec des vagues de 1,5-2m est vraiment trop risqué. Certains d'entre nous en profitent pour aller faire un tour à terre, où nous rencontrons un couple qui s'est installé depuis 10 ans sur cette plage isolée de tout dans cette grande baie et y a monté un petit "hôtel" avec 6 chambres. Ils accueillent principalement des « kiteurs » et sont ouverts seulement six mois par an car le reste du temps, les méduses mortelles empêchent ces derniers de se mettre à l'eau sans prendre de gros risques.

17 mai - Mer agitée, vent SE, EsE à 20-28 noeuds

Magnifique journée de navigation ! Nous nous mettons en route sur le coup des 6h30 pour Pasco Reef, où nous mouillons en milieu de matinée. Les scientifiques font leurs transects puis nous décidons de partir directement pour Lizard Island, soit plus tôt que prévu car la météo annonce du vent fort pour les jours suivants et nous souhaitons être de retour aux alentour de Cairns avant que cela ne devienne trop difficile de redescendre face au vent.

Nous levons donc l'ancre vers midi et naviguons à 6,5 noeuds de moyenne avec l'artimon, la trinquette et le yankee. Très vite, il se met à pleuvoir des cordes et sans discontinuer jusqu'à notre arrivée en fin d’après-midi à Lizard Island, où un rayon de soleil nous souhaite cependant la bienvenue et nous améliore la visibilité pour nous permettre de mouiller tranquillement. En chemin, il a tellement plu que pour éviter qu’il ne coule, nous avons été obligés de vider régulièrement l’eau qui s’accumulait dangereusement dans le zodiac que l'on traînait derrière nous. Malgré la pluie et le vent, nous n'avons pas eu trop froid et la bonne humeur régnant sur le bateau nous a aidés à tenir le coup sans problèmes.

18 mai - Journée ensoleillée avec quelques averses, mouillage très bien protégé

Journée de repos à Lizard Island avant le départ le lendemain matin très tôt pour une longue journée de navigation jusqu'à Cairns et y déposer nos scientifiques, qui doivent s’envoler pour Brisbane. Nous en profitons pour passer une demi-journée à tour de rôle sur l'île et gravir les 358m d’altitude du Mont Cooks, d’où Cook a trouvé le chemin à travers les récifs qui lui permettrait de sortir de la grande barrière de corail.