Fleur de passion

Fleur de Passion,
le voilier qui voulait flotter

Fleur de Passion raconte l’histoire d’un voilier qui voulait absolument flotter, par opposition à son homonyne du truculent roman Le bateau qui ne voulait pas flotter, de l’écrivain canadien Farley Mowat. Qui voulait naviguer envers et contre tout en dépis des aléas du temps et de l’histoire tumultueuse qu’il a traversés depuis sa naissance dans les années 1940.

Fleur de Passion raconte une histoire de désarmement au sens propre du terme, puisqu’avant d’être voilier, le bateau fut à moteur et militaire. Comme si son destin pacifique, malgré les circonstances de sa naissance, était plus fort que tout et lui avait donné la capacité de surmonter les difficultés pour être cet espace d’accueil et de partage qu’il est depuis le milieu des années 1970.

Caractéristiques techniques

PAVILLON

Suisse

COQUE ET PONT

Longueur hors tout

m

Longueur coque

m

Largeur maximale

,10 m

Tirant d’eau

,80 m

Structure

Acier

Coque

chêne

Surface du pont

m2

Poids total

tonnes

GRÉEMENT

Type de voilure

aurique

Surface de voile

m2

Mât principal

m

Mât d’artimon

m

Bout-dehors

m

 

ÉQUIPAGE

Skipper (chef de bord)

Bosco (second)

Mécanicien

Mousse/intendant

CAPACITÉ (hors équipage)

En navigation hauturière

pers.

A la journée

pers.

 

INTÉRIEUR

Cabines triples

Dortoir de 4-5 personnes

 

Historique

2009

Sur le Vieux-Port de Marseille, samedi 11 juillet, Fleur de Passion reçoit son nouveau jeu de voiles taillées sur mesure, à quelques kilomètres du quai du port autonome où tout a commencé quelque six années plus tôt. Des festivités marquent la fin des travaux en présence d’Albert Falco, chef d’expédition historique de la Calypso du commandant Cousteau. Le lendemain, par une brise idéale et sous un soleil radieux, le voilier appareille et met le cap sur la calanque de Sormiou, non loin de Marseille. Les premiers projets de navigation vont pouvoir commencer...

 

2003

Plus de 6 ans de travaux de grande ampleur commencent, qui ont porteront sur tous les aspects du bateau: la coque, la structure, le pont, le gréement, la salle des machines et les aménagements intérieurs. Quelque 200 personnes de différents horizons se sont investis dans ces travaux pour un total de plus de 30000 heures : de très nombreux bénévoles, des professionnels qualifiés ainsi que les membres de l’association Pacifique eux-mêmes.

 

2002

L’Association Pacifique est fondée dans ce but. Fleur de Passion, alors sous pavillon français, est rachetée en juin, démâtée puis remorquée à Marseille en novembre.

 

2001

Délaissé et en piteux état faute de moyens, Fleur de Passion croupit à Fort-Balaguier, près de Toulon. Un groupe d’amis genevois férus de mer le découvre en marge d’un séjour de plongée et décide de le racheter pour le restaurer et prolonger sa vocation pacifique de plate-forme d’accueil pour des projets scientifiques et socio-éducatifs.

 

1976

Le bateau est désarmé et vendu à un particulier, Claude Millot, qui le grée alors à la voile en ketch au terme d’un chantier de sept ans au Havre, le baptise Fleur de Passion et l’utilise en Méditerranée et dans l’Atlantique dans le cadre d’activités socio-éducatives, de réinsertion et scientifiques.

 

1945

Le bateau est cédé à la France au titre des dommages de guerre puis sert dans la Marine hexagonale comme bateau de servitude sous le nom de Tréberon. Il termine sa carrière militaire en rade de Brest dans les années 1970.

 

1941

Construit dans les chantiers navals de Brême, le futur Fleur de Passion est alors un Kriegsfischkutter (KFK, exemple ci-contre), bateau à moteur de la Marine de guerre allemande dévolu à des activités de défense côtière. Avec sa coque en bois sur structure en métal, il sert notamment à la pose et au balisage de champs de mines. Parfois camouflés en bateau de pêche, les KFK servaient aussi au ravitaillement de sous-marins ou à des actions clandestines. La particularité des KFK, dont quelque 600 unités seront construites durant la guerre et dont quelques dizaines survivront au conflit, était de pouvoir être gréé à la voile en cas de pénurie de pétrole.